Frédéric Thiry vit et travaille à Bruxelles. Il crée des œuvres personnelles comme celles présentées à la galerie Ah ? Oh ! Art, et en parallèle, il répond à des commandes comme illustrateur, essentiellement en communication et pour l’édition jeunesse. La frontière entre ces deux facettes n’est pas étanche.
Pour ses tableaux, Frédéric Thiry travaille essentiellement par série: Les Archives de Monsieur Plumerol, Les Archives de Monsieur X, Défense d’afficher, Souvenirs décalés, La petite robe noire. C’est chaque fois pour lui l’occasion de jouer avec une technique qui lui est propre : le collage.
Pas de crayon, pas de pinceau, pas d’encre. Tout n’est que papier. Tout est découpé, déchiré, gratté, collé pour un rendu se situant à mi-chemin entre la sérigraphie et la gravure.
Les fonds de greniers et les brocantes fournissent la matière première : photos jaunies, archives administratives, vieilles partitions, magazines anciens, documents manuscrits… Des papiers destinés à disparaître trouvent une nouvelle vie et commencent à raconter une autre histoire.
Les tableaux de Frédéric Thiry ont été exposés à Bruxelles, à Paris, à Moscou, à Plémet (Bretagne, Musée du collage), à Masevaux (Alsace), à Fresselines (Creuse), à Buzençais (Indre), à Beckerich (L), à Orval, à Mons, à Pontiac (USA), à Arlon, à Liège…
Une matière première unique : le papier.
Papiers neufs, anciens, recyclés, krafts, calques, vieilles partitions, magazines anciens,… Pas de crayon, pas de pinceau, pas d’encre. Tout n’est que papier. Tout est découpé, collé. Les superpositions de quelques couches de papiers créent un relief surprenant.
Les sujets, quant à eux, sont reposants, calmes, invitant au rêve et peut-être à la mélancolie. S’ils sont parfois tristes, ils s’accompagnent souvent d’humour. L’apparence est figurative, réaliste et pourtant rien n’est réel. Chaque tableau pourrait être une case de bande dessinée ou une affiche publicitaire. Tout est construit.
Les archives de Monsieur Plumerol (2016)
Monsieur Plumerol est un nom générique pour une foule de photographes anonymes dont les œuvres se retrouvent abandonnées sur les marchés aux puces. Au dos de ces photos, on trouve parfois une légende, un nom, un lieu, une date. Souvent rien. Ironie du sort, ces clichés sensés immortaliser un instant ou un événement vont bientôt disparaître s’ils ne trouvent pas acquéreur. Et ces photos, qui posent plus de questions qu’elles ne donnent de réponses, sont le point de départ du travail de Frédéric Thiry. Nous avons tous chez nous des « boîtes à chaussures » remplies de photos ou des albums dans lesquels on découvre à peu près les mêmes sujets aux mêmes époques. Les mettre en évidence nous confronte à notre propre mémoire.
Les tableaux de cette série sont composés principalement de grands à plats de couleurs vives, ce qui donne un côté « pop » aux images.
La petite robe noire (2009-2022)
Pour Art Capital qui se tient chaque année au Grand Palais à Paris, un petit format est imposé : 18 X 24 cm. L’artiste qui a l’habitude de travailler plus grand ne s’emballe pas. Puis, l’échéance approchant, c’est trop bête, essayons, au moins. Finalement, la contrainte devient un jeu et au lieu d’un seul tableau, seize sont créés dans la foulée… Le point commun est apparu comme une évidence dès les premiers tableaux : une robe noire. Les Nits n’en voudront pas à l’artiste d’avoir emprunté le titre d’un morceaux de leur album Strawberry Wood : La petite robe noire (à prononcer avec un beau petit accent hollandais). Aujourd’hui cette série compte pas moins de 130 petits formats, une série aussi légère que peut l’être une petite robe noire.
Les archives de Monsieur X (2005)
Des négatifs trouvés sur une brocante posent questions. Quelles traces laissons-nous de notre passage sur terre ? Qui était le photographe anonyme ? Puis-je, dois-je faire revivre ces négatifs ?
Pour recréer le lien avec le négatif qui doit être incliné jusqu’à trouver la bonne lumière, le bon angle de vue, les tableaux sont réalisés sur plusieurs transparents qui créent un relief qui tend à brouiller les images et impose au spectateur de chercher la bonne lumière, le bon angle de vue.
Défense d’afficher (2001)
Sortir du cadre ! Voilà le point de départ de cette série. A partir d’images provenant de la publicité et de magazine de mode, l’artiste découpe des silhouettes dans des panneaux de bois et travaille en collage sur ce support. La contrainte du cadre rectangulaire classique est balayée par la liberté de ces formats découpés.
Souvenirs décalés (1997-2001)
Cette série joue sur les souvenirs de vacances ou les rêves. Ces images nous touchent parce que nous les avons vécues ou avons souhaité les vivre. Les couleurs chaudes, naturelles, les papiers jaunis par le temps donnent l’impression d’images anciennes et en même temps intemporelles. Le temps se trouve comme suspendu. Et dans un monde où l’on court sans arrêt, quoi de plus agréable que de pouvoir suspendre le temps un instant. C’est peut-être ça le bonheur !
Infos pratiques :
* Découpe et collage papier
* Contact :
Rue Godefroid Guffens, 5
1030 Bruxelles – Belgique
02 241 33 99